La Chambre de commerce et d’industrie de la Vallée-du-Richelieu – Rouville et la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) dénoncent fermement l’annonce du ministre canadien de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles, Randy Boissonnault, qui a dévoilé hier de nouvelles restrictions au programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET). En augmentant de 20 % le salaire offert nécessaire afin d’être considéré comme un emploi à haut salaire, cela impacte directement et met en péril la survie de plusieurs industries et menace la vitalité économique de nombreuses régions du Québec.
« Ces nouvelles restrictions sur le programme des travailleurs étrangers temporaires mettent en péril non seulement la survie de nombreuses entreprises locales, mais aussi l’équilibre économique de nos régions. Dans la Vallée-du-Richelieu et Rouville, où plusieurs PME dépendent de ces travailleurs pour maintenir leurs opérations, ce tour de vis risque d’augmenter les coûts et freiner l’élan économique dont nos entreprises ont désespérément besoin. Ce n’est pas le moment de compliquer davantage un contexte déjà fragile, mais bien de chercher des solutions concertées pour soutenir la vitalité de nos régions. », souligne Julie La Rochelle, présidente-directrice générale de la CCIVRR et présidente de l’Alliance des chambres de commerce de la Montérégie (ACCM)
Pour Gabriel Borduas, président de Cyrell AMP, l’annonce du ministre canadien n’est vraiment pas de bon augure. Le 23 octobre, il est allé chercher des travailleurs à l’aéroport. Ceux-ci ont été recrutés, il y a un an. M. Borduas estime être dans le besoin, car ils ont une croissance de 25 % en ce moment. « Cette décision du gouvernement fédéral fait mal, et pas seulement à mon entreprise, mais à tout un secteur déjà fragilisé. Chez Cyrell AMP, nous dépendons des travailleurs étrangers temporaires pour maintenir notre production et répondre à la demande. Le 8 novembre, toujours afin de maintenir notre croissance, je m’en vais recruter au Madagascar pour trouver de nouveaux travailleurs potentiels. Si je ne peux engager de nouveaux immigrants, mon entreprise ne peut grossir et prospérer. »
Une décision qui représente un risque économique
Cette dernière mesure s’ajoute aux différentes annonces effectuées au cours des dernières semaines. Celle-ci viendra concrètement obliger de nombreux employeurs à bouleverser leur modèle économique en mettant en veilleuse des volets importants de leurs opérations ou en rehaussant de façon importante la rémunération offerte aux travailleurs étrangers temporaires.
« Les conséquences de ces attaques envers le PTET sont néfastes pour notre économie. La dernière annonce du ministre pourrait entraîner une hausse importante des prix auprès des consommateurs. Nous sortons à peine d’une période d’instabilité économique provoquée par une forte inflation. Les employeurs ont maintenant besoin de prévisibilité, de stabilité et de solutions, et non de nouveaux obstacles imposés par le gouvernement fédéral qui auraient des conséquences dommageables pour notre économie », a affirmé Alexandre Gagnon, vice-président, Travail et Capital humain à la FCCQ.
« Derrière cette interminable séance d’improvisation se cachent des travailleurs qui contribuent activement à notre économie et à notre société, mais également la survie de petits commerces de régions et la principale solution aux répercussions du vieillissement de la population quant à notre capacité à délivrer des services publics de qualité », a poursuivi Alexandre Gagnon.
La planification de l’immigration, un outil sous-utilisé
Force est de constater que cette dernière annonce démontre un manque de planification de l’immigration, plus en particulier de l’immigration temporaire. Pour la FCCQ et la CCIVRR, l’approche canadienne de l’immigration doit être réfléchie avec l’ensemble des acteurs de la société.
« Nous réitérons la nécessité de revoir rapidement la politique canadienne d’immigration dans son ensemble avec l’ensemble des intervenants sociaux. Il faudrait baser nos réflexions sur des analyses sociales économiques exhaustives de la réalité des prochaines années plutôt que de poursuivre la surenchère politique à court terme entre les différents ordres de gouvernement », a conclu Alexandre Gagnon.