La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et la Chambre de commerce et d’industrie de la Vallée-du-Richelieu (CCIVR) constatent à regret l’absence de plusieurs mesures structurantes pour aider concrètement notre économie dans le budget du Québec 2024-2025 déposé par le ministre des Finances, Éric Girard, voire des reculs dans certains cas.
« Avec des prévisions de croissances faibles de 0,6% pour la prochaine année et 1,6% l’année suivante, le gouvernement aurait eu avantage à aider davantage les entreprises québécoises pour stimuler la croissance économique. Cela aurait pu se faire en améliorant l’accès aux incitatifs fiscaux et financiers, en stimulant la productivité au travail et en renforçant l’écosystème entrepreneurial », a affirmé Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ.
« La situation est particulièrement difficile pour les PME qui sont confrontées à une période d’incertitude économique et à un contexte inflationniste. Les entreprises du Québec occupent un rôle majeur pour générer une croissance durable et développer des projets publics et privés, qui nous permettront de financer notre progrès social. Malheureusement, on n’a pas senti une réelle avancée avec l’annonce du budget. », a poursuivi Julie La Rochelle, présidente-directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie Vallée-du-Richelieu (CCIVR) et présidente de l’Alliance des Chambres de commerce de la Montérégie (ACCM).
Pour une quatrième année consécutive, la FCCQ et la CCIVR constatent, sans surprise, le dépôt d’un budget déficitaire. L’ampleur du déficit cette année se chiffre à 11 G$ après versement au Fonds des générations. Même si le gouvernement avait évoqué cette possibilité il y a quelques semaines, la FCCQ et la CCIVR rappellent l’importance de respecter la Loi sur l’équilibre budgétaire et de présenter, dès l’an prochain, un plan avec des cibles réalistes d’ici 2029-2030. D’ailleurs, le gouvernement s’y est engagé aujourd’hui.
Développement régional
Pour assurer la survie des médias, en réaction à la mise à jour économique de l’automne, la FCCQ et la CCIVR recommandaient une intervention rapide pour élargir l’accès au crédit d’impôt sur la main-d’œuvre journalistique aux stations de télévision et de radio. La chute dramatique des revenus publicitaires des médias les frappe aussi désormais. C’est donc une grande déception de constater qu’aucune aide substantielle aux télés et radios n’est prévue, alors que ce sont des piliers de l’information régionale.
« Nous avons sur notre territoire des médias locaux dont la pertinence n’est plus à démontrer. Nous devons les soutenir activement. Grâce à eux, la communauté est mise de l’avant et nous pouvons suivre de près l’actualité qui nous touche de près. Une information locale de qualité est primordiale dans le maintien de la démocratie. J’espère que le gouvernement agira pour les protéger. », souligne Julie La Rochelle.
Soutenir le tourisme
Bien que le gouvernement ait annoncé un investissement de 30 M$ sur deux ans pour le tourisme, la CCIVR souhaite que ce secteur d’activités soit mieux soutenu. La Vallée-du-Richelieu est une région touristique active et dynamique par ses attraits. La pandémie a été un dur coup pour plusieurs et il est important de maintenir la relance de l’industrie touristique.
Travailleurs d’expérience : un recul
La FCCQ avait accueilli positivement l’annonce, l’an dernier, de la réduction des cotisations des employeurs au RRQ pour les travailleurs de 65 ans et plus. Il s’agissait d’un nouvel incitatif pour la rétention de travailleurs d’expérience afin de lutter contre la pénurie de main-d’œuvre. En contrepartie, apprendre aujourd’hui que le gouvernement abolit complètement le crédit d’impôt aux entreprises pour l’embauche de ces travailleurs, ça nous ramène à la case départ.
Signaux positifs pour le maintien des actifs et la francisation
Parmi les bonnes nouvelles de ce budget 2024-2025, le gouvernement présente pour la prochaine décennie un Plan québécois des infrastructures (PQI) contenant 3 G$ supplémentaires, pour se chiffrer désormais à 153 G$ d’ici 2034. Parmi ces nouvelles sommes, la majorité des investissements iront dans le maintien des actifs, en particulier dans les infrastructures routières, dont une forte proportion se trouve en déficit d’entretien.
Un an après la mise en place de Francisation Québec, le gouvernement fait le constat que la clientèle est plus importante que ce qu’il avait prévu et que l’offre de services est insuffisante. L’ajout de 400 M$ sur 5 ans pour faire face à ce déséquilibre, mais aussi pour mieux financer l’intégration des personnes immigrantes, constitue un autre signal positif.
La productivité de l’État, un grand chantier
« Nous sommes perplexes face à la demande faite aux sociétés d’État d’augmenter leurs revenus et de réduire leurs dépenses. Dans ses propres ministères et organismes, le gouvernement peut et doit augmenter la productivité, mais il ne semble pas prêt à le faire. Le nombre de fonctionnaires continue d’augmenter, mais les entreprises, comme les particuliers, n’observent pas de gains dans la qualité des services. Les approbations demeurent lentes à arriver, les projets technologiques gouvernementaux ne sont pas plus réussis. Ce n’est pas en coupant dans les crédits d’impôt aux entreprises que le fonctionnement de l’appareil étatique est optimisé. Nos attentes sont donc élevées concernant la révision annoncée de l’ensemble des dépenses de l’État », a conclu Charles Milliard.
À propos de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ)
Grâce à son vaste réseau de près de 120 chambres de commerce et plus de 1 000 membres corporatifs, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) représente plus de 45 000 entreprises exerçant leurs activités dans tous les secteurs de l’économie et sur l’ensemble du territoire québécois. Plus important réseau de gens d’affaires et d’entreprises du Québec, la FCCQ est à la fois une fédération de chambres de commerce et une chambre de commerce provinciale. Ses membres, qu’ils soient chambres ou entreprises, poursuivent tous le même but : favoriser un environnement d’affaires innovant et concurrentiel.
À propos de la Chambre de commerce de la Chambre de commerce et d’industrie Vallée-du-Richelieu (CCIVR)
Récipiendaire du prestigieux prix de Chambre de commerce de l’année et célébrant son 40e anniversaire en 2024, la CCIVR est un regroupement de gens d’affaires comptant plus de 500 membres au sein de son réseau. La CCIVR travaille au bien-être économique, civique et social de ses membres et de la population de la région ainsi qu’au développement de leurs ressources.